Jules Dupré (1811-1889) s’installe dans le petit village du Fay, près d’Argenton-sur-Creuse dès 1832. Il peut être considéré comme le premier peintre de cette région où il attira des amis peintres.

Jules Dupré, Le Pont du Fay (Crossing the Bridge) 1838, 48,5 x 64 cm, Wallace collection, Londres
Jules Dupré,
Le Pont du Fay (Crossing the Bridge)
1838, huile sur toile, 48,5 x 64 cm,
Wallace collection, Londres

En particulier Théodore Rousseau (1812-1867), chef de file de l’Ecole de Barbizon qui choisira Gargilesse.  

Théodore Rousseau Marais de la Souterraine 1842, huile sur papier, 22,5 x 29,5 cm Fitzwilliam Museum, Cambridge
Théodore Rousseau
Marais de la Souterraine
1842, huile sur papier, 22,5 x 29,5 cm Fitzwilliam Museum, Cambridge

Camille Corot lui-même, vint chez son ami le porcelainier Amédée Alluaud près de Limoges et influença notablement les futurs paysagistes de la vallée de la Creuse.
Ces précurseurs sont ensuite rejoints par toute une colonie de peintres, à la recherche de l’authenticité des paysages de la Creuse, découvrant tout d’abord Gargilesse où George Sand achète une maison en 1857 et y reçoit ses amis peintres. « Depuis quelques années le petit village de Gargilesse est devenu le rendez-vous, le Fontainebleau de quelques artistes bien avisés. Il en attirera certainement peu à peu beaucoup d’autres, car il mérite bien » prédit-elle. Situant nombre de ses romans dans la vallée, elle participe aussi à sa découverte.
Puis à partir de 1860, Crozant devient le site préféré des peintres, cherchant toujours plus loin à retranscrire les paysages des gorges de la Creuse.
Le franc comtois Charles Donzel (1824-1889), ami de Corot peintre dit « académique » considère Crozant et ses environs, comme « sa découverte artistique ». Il y séjourne régulièrement pendant vingt-cinq ans, attirant de nombreux peintres dans la vallée qui formeront, selon la dénomination lancée au Salon de 1864 « L’école de Crozant ».

Charles Donzel Bord de la Creuse 1878, huile sur toiles, 27 x 40 cm Musée des Beaux-Arts de Limoges (titré effet de soleil couchant)
Charles Donzel
Bord de la Creuse
1878, huile sur toile, 27 x 40 cm,
Musée des Beaux-Arts de Limoges
(titré effet de soleil couchant)

Les Salons parisiens accueillent chaque année avec succès les paysages creusois, tels les ruines romantiques des châteaux  de Crozant et Châteaubrun. Néanmoins, ces peintres, reliés uniquement par leur attachement aux paysages de la Creuse, les traitent indifféremment de ceux de Barbizon, Bretagne ou Normandie, n’ayant pu encore révéler l’identité propre de la Vallée de la Creuse, comme le feront les Impressionnistes.

Citons durant cette période quelques peintres d’importance parmi les pleinairistes académiques :
Proches de Jules Dupré : son frère Victor, Constant Troyon, Victor Le Gentile (également marqué par Corot), Jules André.

Jules André Environs d'Argenton-sur-Creuse 1868, huile sur toile 82 x 100 cm Musée de Guéret © Claude-Olivier Darré
Jules André
Environs d’Argenton-sur-Creuse
1868, huile sur toile 82 x 100 cm
Musée de Guéret © Claude-Olivier Darré


Ernest Victor Hareux, un fidèle de Crozant où il se fait construire une maison.

Ernest Victor Hareux Une mare à Fresselines Huile sur toile, 58 x 45 cm Musée de Grenoble, n°inv. MG 1621 © J.L. Lacroix Légué par le peintre au musée en 1909
Ernest Victor Hareux
Une mare à Fresselines
Huile sur toile, 58 x 45 cm
Musée de Grenoble © J.L. Lacroix


Henri Jamet, qui navigue entre Gargilesse et Montmartre.
Gabriel Mathieu, présentera de 1900 à 1914, plusieurs toiles creusoises, obtenant une mention honorable en 1895 et une médaille de 3eme classe en 1904.

Gabriel Mathieu La Creuse à Fresselines Salon 1904 Huile sur toile Coll. Part.
Gabriel Mathieu
La Creuse à Fresselines
Salon 1904, huile sur toile
Coll. Part.

Gaston Anglade et William Didier-Pouget, feront connaitre leurs peintures de paysages de bruyères en fleurs des environs de Crozant, dans le monde entier.

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Voir aussi les pleinairistes IMPRESSIONNISTES et les POST-IMPRESSIONNISTES