Le mot “nature”a été créé par les grecs anciens pour regrouper sous un seul terme le vivant non-humain afin de le soustraire à la superstition polythéiste de l’époque et permettre de l’étudier scientifiquement.

C’est le début de ce que l’on nommera “les sciences naturelles”. Cette distance prise avec les plantes et les animaux n’a cessé de s’accroître au fil du temps laissant aux humains un sentiment de domination par le savoir.

La prise de conscience récente du fait que nous dépendons de ce vivant non-humain nous fait changer de regard. Comment faire pour continuer à vivre sans détruire ce qui nous fait vivre ?

“Paysage” est un mot qui survient dans le monde de l’art lorsque les peintres du XIXe siècle commencent à révéler la composition esthétique de ce qui se perçoit à distance, avec ou sans personnage. Les paysagistes sont avant tout des peintres et des révélateurs de milieux de vie. Face aux tableaux de Rousseau, de Monet ou d’autres “paysagistes”, on se trouve en situation d’immersion dans un ensemble composé par les dynamiques naturelles.

Le mot “jardin” se rapporte à l’enclos destiné à protéger le meilleur du vivant : ce qui nourrit le corps et l’esprit. Principalement vivrier, le jardin désigne encore aujourd’hui le “potager”.

La part réservée aux espèces strictement ornementales prend une place de plus en plus importante au jardin.

“Flore” désigne l’ensemble des espèces végétales dont une grande majorité produit des fleurs, organes de reproduction aux formes et aux couleurs attrayantes, aussi bien pour les insectes qui participent activement aux mécanismes de pollinisation qu’aux humains qui les cueillent pour en faire des bouquets. George Sand allait ramasser ses fleurs préférées dans les fossés de bords de route. Elle les jugeait plus attrayantes que les espèces issues d’hybridations sophistiquées. Flore est un terme générique abordant sans le dire le sujet du vivant en perpétuelle discussion : la diversité. Il faudrait ajouter le mot “faune” pour entrer dans la vraie relation écosystémique : tous les êtres vivants sont liés entre eux.

D’une façon privilégiée, Fresselines et ses vallées se trouvent placées sur un territoire qui offre des paysages harmonieux, une flore diversifiée au long des coteaux, des jardins devenus lieux d’attraction : un équilibre heureux entre tout ce dont les humains ont besoin.

Gilles Clément,
Jardinier paysagiste.

Pour aller plus loin :
Le patrimoine naturel de la Creuse, Mémoires de la Société des Sciences Naturelles et Archéologiques de la Creuse, XLIV,1991, p. 245-250.

Voir la rubrique Paysages, jardins, faune et flore

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